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Premier opus : Des Romains à la Grande Guerre.

Introduction :

 

Avant de débuter notre périple à travers les siècles, commençons par un peu de géographie et d’étymologie.

Le village de Beaumont-sur-Vesle se situe sur l’ancienne voie Romaine de Reims à Châlons-en-Champagne, au sud-est de Reims, il fait partie du canton de Verzy. Il s’étend sur une superficie de 569 hectares, et se dresse à une altitude de 110 mètres. Il est bordé par la rivière de Vesle sur 5 900 mètres et est traversé par le canal de l’Aisne à la Marne.

Les bords de la Vesle sont entourés de nombreux lieux dits : l’enclos, la queue des mutins, le château, le moulin, les huches et les grands marais. Nous retrouverons la provenance de certains d’entre eux tout au long de notre article.

 

L’origine du nom de notre commune vient du latin Bellus-Mons qui signifie Bon Mont. Ce nom n’est pas resté figé à travers les siècles. Notre village a porté successivement les noms de Curtis Jusana ou Insana en 956, Villa que olimvoca batur curtis jusana, modo vero Bellus Mons en 1178, Pulcher Mons en 1205, Beaunont sur Veele en 1383, Biaunont sur Veele 1384, Beaulmont en 1542, Beaumon en 1769, puis Beaumont-sur-Vesle jusqu'à nos jours.

Les habitants sont appelés les Belmontois.

 

Nous allons entamer maintenant ce voyage passionnant qui a conduit notre village à travers les siècles.

 

 

Chapitre I 

Tout commence entre le Ier et IIIème siècle sous la gouvernance Romaine. A cette époque, la Gaule connaît une période de grande stabilité et d’échanges commerciaux. L’endroit est propice à l’implantation de familles, car situé le long de la voie menant de Durocortorum (Reims) à Catalanum (Châlons-en-Champagne). C’est à cette époque que furent plantées les premières vignes avec lesquelles les Romains produisaient un vin rouge dit tranquille.

Des vestiges de cette époque ont été retrouvés lors de la construction de l’autoroute A4 et de la ligne TGV et notamment un cimetière Gallo-Romain à quelques centaines de mètres à l’Est de la croix Guignon sur la route de Verzy.

 

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Chapitre II

 

A la fin du XIIème siècle, et plus précisément en 1190 sous le règne de Philippe Auguste, l'accroissement de la population pousse Guillaume, archevêque de Reims, à instituer les cures de Beaumont, dénommées auparavant Curtis Insana. Avant cette date, le hameau dépendait de la cure de Prunay.
C'est l'abbé de Saint-Basle (abbaye qui se trouvait sur la commune de Verzy), l'abbé Raoul, qui devient seigneur de Beaumont, et à ce titre lève la dîme. Les religieux de cette abbaye y ont droit de justice et autres prérogatives.

 

Chapitre III

 

Entre le XIIIème et le XIVème siècle fut construite la première église, celle-ci est dédiée à Saint-Pierre, Saint-Basle et Notre-Dame. Elle est construite tout en pierre, comprend trois nefs avec un porche élevé de plusieurs marches. Le chœur est éclairé sur chaque face par quatre fenêtres ogivales entourées d'une archivole reposant sur des colonnettes à chapiteaux. Une architecture similaire règne dans les croisés et dans les deux chapelles dont les chapiteaux représentent des feuilles lancéolées. Le clocher est de forme carrée sans aucune décoration. Une inscription encastrée dans le mur, près de la chapelle de la Vierge, en date du 27 juin 1761, constate l'inhumation dans l'église de Mme Catherine SERAN, femme de M. DELIGNY, procureur de Reims.
A l'intérieur, on peut y voir un reliquaire de Saint Vincent en cuivre doré, donné en 1670 par Jean da la Motte, bourgeois de Reims, avec fondation d'un service annuel en l'honneur du dit saint.

Implantation de l'église
Implantation de l'église

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L’image ci-contre nous montre l’implantation de l’église suivant le plan cadastral de 1830.

Route nationale
Route nationale

Chapitre IV

 

En 1375, sous le règne de Charles V, le péage de Beaumont s’avère très lucratif pour l’archevêque, et lui rapporte 48 livres par an, somme considérable.

Il est à noter, qu’à cette époque, la route reliant Reims à Beaumont vient directement de la Pompelle, à travers les marais et passe au milieu du village pour continuer sur Les-Petites- Loges. L’on nomme ce tracé « la route royale ».

Ce n’est qu’en 1606 que le chancelier Brulart fit changer le tracé de la route pour lui donner  la forme que l’on lui connaît aujourd’hui. Ce nouveau tracé a pour but d’éloigner la route de la rivière de Vesle pour une énième tentative de rendre celle-ci navigable. En effet, plusieurs ordres royaux furent promulgués pour faire baisser les seuils des moulins de façon à augmenter le niveau de la Vesle en 1489, 1528, 1529, 1552,1557 puis 1606.Chacune de ces tentatives furent abandonnées sous la pression des paysans et des meuniers.

Entrée du bourg
Entrée du bourg

L’axe Reims Châlons est très fréquenté pour les échanges commerciaux, mais colporte aussi de nombreuses maladies et épidémies. Pour y faire face, une maladrerie fut construite sur le territoire de la commune le long de la route royale. Celle-ci semble avoir protégé les habitants de la peste qui ravageait l’ensemble de la Champagne entre 1636 et 1637.

 

 

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Chapitre V

 

En 1638, pour avoir échappé à la « grande faucheuse » et en signe de dévotion, un cortège de vingt-huit notables de Beaumont fut chargé par les habitants de porter un cierge à Notre-Dame-de-Liesse, située près de la ville de Laon.

 

Chapitre VI

 

En avril 1649, sous le règne de Louis XIV, Beaumont fut comme beaucoup d’autres villages incendié par des pillards, probablement des combattants désœuvrés de la guerre de Trente-Ans.

 

Chapitre VII

 

En 1749, sous le règne de Louis XV, Beaumont est déjà très réputé pour son vin de champagne alors que l’on ne compte que neuf arpents de vignes. La récolte est de sept muids de cent-quatre-vingt-dix litres .Le vin de Beaumont se vend au cours le plus haut. Dans l’élection de Reims, seul Verzenay le dépasse. 

 

   

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Extrait de naissance
Extrait de naissance

Chapitre VIII

La révolution de 1789 détruisit le château. De celui-ci ne subsiste que le lieu-dit « Le Château ».

C’est à cette époque que Beaumont devient un chef-lieu de canton, comme l’atteste l’extrait de naissance en date du vingt-neuf Fructidor de l’an sept de la République, soit le dimanche quinze septembre 1799.

 

 

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Cadastre de 1830
Cadastre de 1830

Chapitre IX

 

C’est sous la Restauration  (1814, 1830) que Beaumont à probablement perdu son statut de chef-lieu de canton.

C’est à partir de cette époque que l’infrastructure de notre village pris sa forme actuelle à quelques détails près. Pour preuve, ce plan cadastral datant de 1830 auquel nous avons joint deux plans schématiques vous permettant d’en évaluer les évolutions.

 

 

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Le long du moulin
Le long du moulin

Chapitre X

 

Sous le second empire, et plus précisément en 1860, Beaumont compte 460 habitants parmi lesquels on trouve notaire, vétérinaire, receveur des postes, afficheurs, boucher, boulanger, brasseur, bourrelier, charcutier, charron, tonnelier, cordonnier, marchand de grains et de fourrage, de houille, de matériaux de construction, de pierres, trois aubergistes, dix-neuf cultivateurs et dix vignerons.

Le moulin est tenu par Henri VASNIER.

 

Sur le côté du moulin se trouvait le lavoir, ce qui en faisait un lieu important du village.

Outre les activités de minoterie et les tâches ménagères, les habitants aimaient s’y promener en barque ou y pêcher.

La petite histoire nous rapporte que quelques femmes de petite vertu y officiaient. 

On le voit, notre village était prospère. La construction du canal de l’Aisne à la Marne, débuté en 1841 et qui s’achèvera en 1866, apportera une encore plus grande prospérité les années suivantes.

Cette photo nous montre le premier pont construit sur le canal. On peut encore en deviner les vestiges en se promenant le long de celui-ci. Ces ouvrages d’art ayant une importance capitale lors des conflits, ils seront régulièrement détruits.

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Les photos ci-dessous vous donne une idée précise des environs de l'écluse.

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Chapitre XI

 

Sous la IIIème république, présidée par Jules Grévy, l’école de Beaumont a déjà une solide réputation. En effet, dès le 27 mai 1882, un an après le vote du décret rendant la gymnastique obligatoire dans les écoles laïcs, les élèves de Beaumont se distinguent par leur savoir-faire lors de la huitième fête fédérale des sociétés de gymnastique de Reims.

C’est à l’occasion de cet évènement que Jules FERRY, alors ministre de l’instruction publique, déclara « La culture de l’intelligence n’est pas tout, il faut donner à l’homme progressivement des moyens, de l’endurance et de l’épanouissement pour en faire un citoyen apte à servir son pays ». Par cette fin de  phrase, il ne pensait sûrement pas que le fait de servir son pays allait coûter la vie à plusieurs millions d’êtres humains moins d’un demi siècle plus tard.

Ci-dessous les extraits du Matot Braine

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C’est à l’aube de 1914  que se termine notre première opus.

Nous vous donnons prochainement rendez-vous pour la suite de l’histoire de notre village dans le second opus consacré à la grande guerre.